PAR ROMAIN GROSMAN ET CHRISTOPHE JUAN PHOTOS RIVIERAKRIS
L’édition 2022 a réconcilié un public sevré de musique, avec des artistes porteurs d’une histoire. Comme une quête de sens mise en exergue par les (relatives) déceptions engendrées par les prestations de stars plus contemporaines. LA SUITE
Après deux ans de silence forcé, de distanciation, musiciens et amateurs de spectacles vivants vont se retrouver. Des retrouvailles pas si évidentes, contrairement aux apparences, tant les nouvelles générations sont éloignées – par les nouvelles technologies et le formatage de la production culturelle dont elles facilitent la diffusion -, des expressions les plus libres, les plus riches, parce qu’ancrées dans le creuset des traditions.
Quand beaucoup de festivals jouent la facilité (à voir sur la distance), Jazz à Juan garde le cap, avec une fidélité à son histoire et aux grandes figures du jazz, du blues et des musiques du monde, à souligner. LA SUITE
Jazz à Juan concilie l’histoire et le présent. George Benson (le 13) est familier des lieux. Il y fit ses premiers pas en 1964, en compagnie de Jack McDuff. Dans son dernier album, Walking To New Orleans, le boss de la guitare jazz revisite les hits de Fats Domino ou de Chuck Berry. Et imprime son swing légendaire au rock et blues de ses deux héros. Aretha Franklin, Stevie Wonder, Steely Dan… : la liste des artistes accompagnés par le batteur Steve Gadd est juste incomparable. Avec son quartet, il ouvrira pour le grand George. Le blues engagé de Ben Harper (15), celui du trio Delgrès, qui puise dans l’héritage des caraïbes, plongeront la Pinède dans une parenthèse mémorielle forcément prenante. Louis Cole et son electro funk, et les Snarky Puppy (17) incarnent un son actuel, d’un jazz en mutation, léger et exploratoire en même temps. Le bondissant Jamiroquai (18), la classique Diana Krall (19), définitivement installée parmi les grandes voix féminines de l’époque : à chaque soir son ambiance… R.G.
Vue dans la Pinède il y a peu, dans un tout autre registre, Melody Gardot à l’art de se réinventer. On a beaucoup écrit à propos de son talent de chanteuse, de son art de la nuance, de ses compositions élégantes – un sens mélodique qui lui a déjà permis de signer quelques classiques -, on la découvre ici, dans un set placé sous le signe de la romance. LA SUITE
Après ses vibrants hommages à Miriam Makeba, Nina Simone et Celia Cruz, la plus internationale des chanteuses africaines – la plus primée et la plus engagée aussi – présente une nouvelle création inspirée de la vie de Sheba, la reine de Saba. Angélique Kidjo aura pour complice privilégié le trompettiste Ibrahim Maalouf (arrangements et direction orchestrale), entourés par l’Orchestre des Pays de Savoie et l’Orchestre de Cannes Provence-Alpes-Côte d’Azur. F.C.