AURÉLIEN BARRAU – « LE PLUS GRAND DÉFI DE L’HISTOIRE DE L’HUMANITÉ »

HORLOGE BIOLOGIQUE

PAR FRANCISCO CRUZ

Quand la formule du « monde d’après » ressemble de plus en plus à une invention sémantique du système pour éviter le grand questionnement sur le devenir de nos sociétés et de notre planète, le temps tourne et le vivant est plus que jamais en péril.

Dans les pays où les gouvernements sont ouvertement autoritaires, et les médias soumis à une stricte censure, l’information est juste un moyen de faire la propagande du pouvoir. Dans nos pays aux fausses démocraties, où l’autoritarisme prospère, les informations qui contredisent la version officielle sont désormais qualifiées de fake news. Une formule largement utilisée aux États-Unis, pour contrer les critiques à l’administration Trump et, au Brésil, pour défendre le gouvernement Bolsonaro. En France, le pouvoir s’est mis au diapason et contrôle presque toute l’information. Les journaux et magazines rachetés par des industriels, ajoutent des rubriques fake news pour discréditer les scientifiques et les intellectuels qui dénoncent les manipulations.

Dans ce climat délétère, le livre de l’astrophysicien (et philosophe) Aurélien Barrau, fondé sur des recherches scientifiques (au CNRS et indépendantes), échappe à toute disqualification abusive. Les quatre (mille) vérités qui traversent ces succinctes 200 pages ne peuvent être balayées, ni qualifiées de paranoïaques ou complotistes. Cet ouvrage met en lumière le plus retentissant faux pas de l’humanité toute entière : un crime fondamental contre l’humanité, la nature, la vie, dont nous sommes tous responsables. La société humaine court à son auto-destruction, et il n’y a plus aucun délai pour tergiverser. Il est urgent de changer radicalement nos modes de production, de consommation, d’habiter le monde. Et ceci, par-delà nos différences sociales, raciales, religieuses, politiques…

Quelques passages éclairants et d’une lucidité sans complaisance, illustrent le cri d’alarme d’un ouvrage indispensable.

L’URGENCE ÉCOLOGIQUE

Il est vital que l’écologie soit la priorité absolue de tout pouvoir politique. Il faut que nous nous engagions solennellement à ne plus élire quiconque ne mettrait pas en œuvre des mesures fermes, claires, concrètes pour éviter l’effondrement du vivant, en s’opposant aux lobbies et aux pouvoirs financiers.

CONSUMÉRISME MORTIFÈRE

Il n’est pas possible de concilier une consommation excessive de ressources avec un espoir d’avenir alliant biodiversité, respect de la vie humaine et absence de catastrophes écologiques.

UNE CROISSANCE MORTELLE

On ne peut plus mener une politique qui favorise la « croissance » consumériste. Cela revient à se dire que face à un corps drogué et dépendant, nous allons augmenter les doses de substances mortifères.

POLITIQUE NÉOLIBÉRALE

…le néolibéralisme n’est pas compatible avec une écologie profonde et authentique, avec un respect réel de la vie dans sa diversité et sa fragilité (…) la mutation écologique doit aussi être une mutation sociale.(…) en remettant également en cause la concentration indécente des richesses et la fascination pour l’accumulation des biens.

L’OPPOSITION RÉACTIONNAIRE

Magma diffus de forces réactionnaires, d’organes de presse inconséquents, de sites web à la solde de grands groupes industriels, d’acteurs puissants du milieu économique, d’hommes et de femmes politiques sans scrupules, de citoyens guidés par une idéologie suicidaire (…) les « opposants » à la transition écologique ne lâcheront rien. Ni le caractère scientifiquement incontestable de la catastrophe en cours, ni les menaces qui planent sur notre propre descendance, ne suffiront. Ils sont prêts à tout pour ne rien renier de leur confort immédiat… »

POSSIBILITÉ DE SURVIE

« Il n’est pas possible de stopper la destruction en cours, sans changer nos modes d’échange. Il n’y aura pas de « miracle », pas d’invention scientifique de dernière minute pour sauver le monde. »

VALEURS DE VIE NOUVELLE

« La décroissance économique peut être vue comme une immense croissance intellectuelle, hédoniste, humaniste et écologique. Elle n’est pas une régression. »

 

AURÉLIEN BARRAU

Le Plus Grand Défi De L’Histoire De L’Humanité

Editions Michel Lafon, 218 pages, 9 euros