Les deux premières décennies de ce siècle auront vu la multiplication des musiciens de jazz, très bien formés dans les conservatoires du monde. En France aussi, une nouvelle (et très prolifique) génération de jazzmen et jazzwomen a progressivement pris la relève des anciens piliers de la scène hexagonale. Mais aucune formation n’a atteint le niveau de Kartet qui est devenue la référence du nouveau jazz français au niveau international. Et, sans le prétendre, un modèle à suivre pour les jeunes. Voici le septième album de ce quartette incontournable. LA SUITE
« JE NE TRAVAILLE PAS DANS L’HUMANITAIRE, JE NE SAUVE PAS DES VIES… DANS L’EXERCICE DE L’ART MUSICAL, IL Y A QUELQUE CHOSE DE VAIN QU’IL NE FAUT PAS PERDRE DE VUE… »
PAR FRANCISCO CRUZ
Comme elle le dit (chante) sur son nouvel album, Eyeballing, il ne faut pas s’habituer à elle… au risque de (se) perdre, et rater le meilleur de sa création. Passée spécialiste dans l’art de la surprise et du contrepied, la contrebassiste réapparait là où on ne l’attend pas. LA SUITE
SUR SCENE : 7 FEVRIER A PARIS / MAISON DES METALLOS, 8 A LYON / OPERA, 13-14-16-20-23 A VALENCE / THEATRE DE LA VILLE, 15 A ROMANS, 21 A VIVIERS, 22 A ANNONAY, 29 PARIS / PHILHARMONIE, 15 MARS A MONTREUIL/NOUVEAU THEATRE
Il fut un temps où le festival de La Villette était le point de rencontre privilégié des jazzmen à Paris, de Miles Davis à Stan Getz. Le jazz en danger de phagocytage par d’autres musiques plus easy listening, le festival a fait de la résistance sous le slogan Jazz Is Not Dead, grâce à la présence de monuments comme Wayne Shorter ou Chucho Valdés. Les jazzmen inévitablement passent et trépassent, mais le jazz se réinvente notamment via la complicité des musiques cousines et de musiciens qui aiment le jazz sans en jouer. Cette année encore, le jazz de création continue de (sur)vivre grâce à la qualité et à la persévérance d’artistes comme Kenny Garrett et Joshua Redman, Marcus Miller et Benoît Delbecq (31/8), ou à l’audace et à l’énergie de Sons of Kemet (3/9). Le festival met l’accent sur un hommage aux grands disparus, de Cheick Tidiane Seck à Randy Weston (5) et de José James, Nona Hendryx et Bettye Lavette à Aretha Franklin (10). JALV célèbre aussi les voix des divas : Oumou Sangare (3) la malienne et Omara Portuondo (30/9) la cubaine, cette fois entourée de belles filles, Mayra Andrade (née à Cuba) et les jumelles d’Ibeyi, dont le conguero de père (Anga Diaz) fit jadis swinguer la voix de la grande Omara. F.C.