SAINT-PAUL-DE-VENCE 2022

Créé en 2011 à l’initiative du Quatuor Modigliani, qui en assure aussi la direction artistique, le Festival de Saint-Paul-de-Vence devient un événement incontournable de l’été. Originellement, ce rendez-vous voulait mettre en valeur la musique de chambre, ce qui est toujours le cas évidemment. Mais depuis quelques éditions, le jazz s’y fait une place pour une ou deux soirées. 

PAR CHRISTOPHE JUAN

 
EBLOUISSANTE CECILE MCLORIN SALVANT

Les concerts sont proposés dans deux lieux tout simplement magnifiques : La Courtine, au pied du village, et la Fondation Maeght. Cette dernière a été le cadre d’enregistrements de live historiques dans ses jardins avec notamment ceux d’Albert Ayler ou Sun Ra. Pas étonnant donc que la note bleue s’y sente bien accueillie. Cette année, on retrouvait ainsi Ana Carla Maza et Sélène Saint-Aimé pour un soir à la Fondation Maeght et Cécile McLorin Salvant pour l’autre soirée à La Courtine.

Quel bonheur de voir à nouveau cette chanteuse éblouissante dans un cadre aussi majestueux. Accompagnée de son complice Sullivan Fortner au piano ainsi que d’Alexa Tarantino à la flûte, Marvin Sewell à la guitare, Paul Sikivie à la contrebasse et Keito Ogawa à la batterie, elle a une fois de plus conquis le public. Sa voix et ses interprétations sont en tout point remarquables. Quels que soient le style et les époques choisies comme source d’inspiration, Cécile McLorin Salvant habite totalement les morceaux. Elle est aussi à son aise avec Véronique Samson qu’avec Edith Piaf, Sting, Gregory Porter ou l’Opéra de Quat’sous de Kurt Weill et Bertolt Brecht. Le public ravi en a redemandé deux fois avec insistance. Pour finir, les musiciens se sont éclipsés un par un sous les applaudissements rythmés de l’assistance, laissant le dernier battement…. au public. Magique.