NICE JAZZ FESTIVAL (PART 1)

ALL STAR GAME

PAR CHRISTOPHE JUAN
PHOTOS Z@IUS

L’affiche de cette nouvelle édition du Nice Jazz festival s’annonçait alléchante et ses premières notes ont confirmé ce sentiment. C’est la saxophoniste londonienne Nubya Garcia qui a l’honneur d’envoyer les premières salves sonores et elle y met du cœur. Dès les premiers chorus, avec son complice Joe-Armon Jones survolté aux claviers, que l’on retrouvera plus tard avec Ezra Collective, le ton est donné. Chevauchant les rythmes énergiques ou se lovant dans une cadence reggae-dub du plus bel effet, la belle est décidément une artiste à suivre. Toujours au Verdure, le final faisait rêver : Christian McBride avec Dj Logic, Ron Blake et Patrice Rushen dans ses bagages. Une boucle de Logic annonce « Jam Session » et entre « Night In Tunisia », « Sentimental Mood » ou un medley de James Brown, leur plaisir est palpable. Si le nom du bassiste est en haut de l’affiche, il ne manque pas de marquer son profond respect pour Miss Rushen, présentée comme la reine et une légende vivante. Le peu de public présent jusqu’à la fin ne s’y trompe pas non plus. Il faut dire que de l’autre côté, Nile Rogers et Chic ont aspiré le public. La machine à hits est parfaitement rodée. Musiciens de grande classe, sourire aux oreilles pour tout le monde : on ne s’en lasse toujours pas. 

Le lendemain, c’est une tornade blanche qui a débarqué sur la scène du Verdure. Judi Jackson a électrisé le public par son charisme sensuel, une voix d’une large tessiture et une énergie débordante. Son set terminé, elle continuera à danser backstage toute la soirée…

Un petit coup d’oeil à Jordan Rakei sur Masséna après un album intéressant sorti chez Ninja Tune. Malgré le contexte compliqué d’un large public qui patiente en attendant Angèle, le multi-instrumentiste londonien d’adoption dévoile un univers musical vaste et de belles chansons. Dommage de ne pas pouvoir en profiter pleinement, au milieu d’une foule peu concernée. Deux publics se confrontent, car au Verdure, malgré une assistance également nombreuse, il est tout à fait possible de savourer la maestria du pianiste Christian Sands et de son trio. Citations musicales dans les solos et musiciens à l’unisson : pour sa dernière date, le trio a savouré ce moment de partage. En fin de soirée, c’est le batteur Makaya McCraven qui se présente sur scène – après deux albums superbes sur International Anthem, où il alterne les formations entre Londres, New York, Chicago et la Californie sur Universal Beings, ou un casting en or massif sur Where We Come From -, avec un septet comprenant entre autres Marquis Hill à la trompette et Brandee Younger à la harpe. Frappeur fascinant à la rythmique riche et précise, il est le fil conducteur, parfois tenu, d’un show tour à tour enivrant et déroutant mais qu’on aurait bien vu se prolonger quelques heures.