WIDOWS

GIRL POWER

PAR ROMAIN GROSMAN

Quatre femmes qui ne se connaissaient pas, unissent leur destin et leurs caractères après la disparition brutale de leurs maris. Dans un thriller efficace, Steve McQueen (12 Years A Slave) adapte et transpose le récit d’une série britannique dans le Chicago d’aujourd’hui.

Sur fond de corruption politique, de relégation des quartiers pauvres et déshérités dans l’Amérique contemporaine, l’intrigue prend de l’épaisseur dans son incarnation grâce aux performances de Viola Davis en meneuse de bande improvisée, de Colin Farrell – politicien torturé, héritier d’une longue mainmise familiale sur une circonscription tenue par son père (l’impeccable Robert Duvall) -, ou de Liam Neeson en gangster équivoque. L’histoire plutôt classique du casse qui se profile, malgré le savoir-faire du réalisateur, renvoie à un énième film de genre, et pas le meilleur. L’arrière-plan sociétal – comment des politiciens blancs gardent le pouvoir sur des quartiers à forte majorité afro-américaine en compromettant chefs de gangs et autorités religieuses – reste justement … à l’arrière-plan. Dans le ghetto, des airs de Nina Simone, Sade, rythment les moments intimes et les souvenirs de l’héroïne principale (Viola Davis). La bande originale signée Hans Zimmer (Gladiator, Inception, Interstellar…), orchestrale, sombre, répétitive, appuie sur la noirceur d’une intrigue qui tient en haleine le temps du film, puis s’oublie.


WIDOWS

de Steve McQueen

EN SALLES LE 28 NOVEMBRE

B.O. WIDOWS

Musique Originale de Hans Zimmer

(Milan/Universal)