ALITA : BATTLE ANGEL

CYBORG M’ÉTAIT COMPTÉ

PAR CHRISTIAN LARRÈDE

Même planète, 500 ans plus tard : des méchants corrompus tiennent sous leur coupe les habitants d’Iron City, s’appuyant sur des machines de guerre, et des boîtes de conserve (très) améliorées à intelligence humaine : les cyborgs. Mais l’Ange veille.

Il y aura une suite. Un pronostic autorisé par une fin de premier volet en pur « cliffhanger », et par le sort économique du film de Robert Rodriguez (jadis bousculeur des codes du cinéma mondial avec Sin City). Le film, boudé par les États-Unis, ne doit partiellement son salut qu’à la Chine et au Japon. Il devient ainsi urgent d’amortir par un nécessaire « sequel » cette adaptation d’un manga de Yukito Kishiro, produite par un James Cameron blanchi sous le harnais (puisqu’il avait pour la première fois évoqué le projet il y a 20 ans). Pour le reste, il est naturel que l’on compare le film à l’œuvre qui l’a inspiré (un rapprochement largement au désavantage du premier, par l’affadissement de la noirceur initiale), ou que l’on se penche sur les scènes de combat saturées d’arts martiaux, mais d’un foisonnement virtuose en matière d’effets spéciaux. Et que l’on déplore les faiblesses du scénario : le propos initial, à savoir le tableau d’une société policière et déshumanisée cède le pas à une galerie de personnages sans réelle épaisseur (manifestement, Christoph Waltz, en bon Docteur Dyson Ido, est là pour payer ses impôts). La surabondance de moyens mis dans l’entreprise interdit néanmoins qu’elle soit totalement vouée à l’échec : la dichotomie de l’héroïne (une tueuse potentielle, mais également petite fille fleur bleue, incarnée par Sola Salazar, l’une des satisfactions de cette fable science-fictionnesque) peut attendrir ; et le rendu virevoltant de cet univers cyberpunk (n’oublions pas les amples vagues orchestrales du compositeur Tom Holkenborg) sert cette quête identitaire au pays des machines.

 

ALITA : BATTLE ANGEL

de Robert Rodriguez

 

 

 

 

 

B.O. ALITA : BATTLE ANGEL

Musique originale de Tom Holkenborg

(Milan/Universal)