NORAH JONES – « BEGIN AGAIN »

BREF…

PAR CHRISTIAN LARREDE

Le septième album studio de la chanteuse constitue en fait la compilation (ténue, puisque riche simplement de 7 chansons) de singles publiés en 2018 (une chanson inédite, et 6 partitions déjà connues en format digital), et fruits de diverses collaborations, avec Thomas Doveman Bartlett ou Jeffrey Tweedy, chanteur de Wilco. 

Le parti-pris revendiqué par l’artiste s’appuie sur ses brefs séjours en studio, et un éclectisme assumé, on cherchera vainement ici une quelconque unité de ton (même si l’équipe est constante, de Chris Thomas au saxophone, à Brian Blade à la batterie), et la sophistication d’un travail policé. Mais au-delà d’un projet où la chanteuse et pianiste souhaitait manifestement s’affranchir des pressions de l’industrie, Begin Again démontre sa capacité – et son talent – à embrasser divers genres, et à osciller d’atmosphères austères et hypnotiques, à des climats chatoyants ou capiteux. On regrettera la brièveté de l’entreprise, mais on salue le courage d’une artiste en ses risques, et son efficience, tant dans un jazz after hours que dans une inspiration country, ou l’utilisation raisonnée de l’électronique. Elle qui a collaboré aussi bien avec Herbie Hancock qu’avec Dolly Parton, démontre ici, et son intelligence, et sa sensibilité. Un disque mineur, et une artiste majeure.

NORAH JONES

Begin Again

(Blue Note)

POP-JAZZ

3/5