HERLIN RILEY – « PERPETUAL OPTIMISM »

LE SON DE NOLA

PAR ROMAIN GROSMAN

Attaché à la « sphère » du trompettiste Wynton Marsalis – il a fait partie de ses premières formations, est l’un des piliers du Lincoln Center Orchestra -, mais aussi batteur d’Ahmad Jamal, de Dianne Reeves, Herlin Riley enregistre peu en leader. 

Son jeu renvoie immédiatement au son de sa Nouvelle-Orleans natale : mélodique, foisonnant, et profondément enraciné dans la tradition locale, où le jazz, le blues, les rythmes africains, font mijoter une musique « perpétuellement optimiste », pour paraphraser le titre de ce nouvel album remarquable. Entouré de young catsbrillants – Bruce Harris (trompette), Godwin Louis (saxophone alto), Emmet Cohen (piano) et Russel Hall (contrebasse) – il drive cette session en forme de jam, d’un swing à la fois puissant, contagieux, virtuose et chaleureux, où tambourin et hanclaps font bouillir la marmite. Enregistrés après la perte de ses parents, ces thèmes diffusent une mélancolie transcendée par la conviction irrépressible d’appartenir à une histoire : Herlin Riley a longtemps accompagné Ellis Marsalis, le père de la fratrie et figure tutélaire du jazz de la Crescent City, auquel il rend hommage ici. Plus loin, il chante un titre de Willie Dixon, pour exaucer les voeux du regretté Allen Toussaint qui, spectateur d’un soir, l’avait vu reprendre ce standard comme personne : « Wow ! Man, j’ai du entendre cette chanson des milliers de fois, jamais sur des rythmes pareils ! ». Un compliment d’une légende à l’un des master drummers de son époque.

HERLIN RILEY

Perpetual Optimism

(Mack Avenue)

JAZZ