AVISHAI COHEN – « ARVOLES »

LE TEMPS DE LA MELANCOLIE

PAR CHRISTIAN LARREDE

Après avoir chanté tout l’été triomphal d’un précédent album (1970) où il s’essayait à fredonner, et avoir connu auparavant le succès par ricochet grâce à musique du film Le Sens De La Fête, le contrebassiste revient à un jazz plus intimiste, teinté de mélancolie.

Pour ce, il rassemble autour de lui le pianiste Elchin Shirinov – une recrue émérite venu d’Azerbaïdjan – et Noam David à la batterie, et invite à cinq reprises (soit la moitié d’un programme, à une exception près, empruntée au folklore, composé par le leader), le flûtiste Anders Hagberg et le tromboniste Björn Samuelsson à venir déposer quelques délicates couleurs sur une musique de chambre qui, parfois, s’autorise la tension d’une brillante virtuosité, ou l’emprunt à une certaine tradition orientalisante, ou la gestion d’un espace sonore dans lequel la contrebasse reste indubitable maîtresse. Sous une iconographie fournie par la mère de Cohen en personne, l’album déroule les fastes d’un jeu course poursuite entre les instruments, et d’une liberté prise avec les codes (du néo-classique au baroque, et à rebours). Après avoir démontré dans « Gesture # 1 » qu’une note unique martelée au piano peut suffire au bonheur de l’auditeur, le quintet s’autorise à flirter avec une pulsation quasi rock, ou des climats délicieusement funky… Jubilatoire, et irrévérencieux.

AVISHAI COHEN

Arvoles

(Razdaz Records)

JAZZ

LE 17 NOVEMBRE À PARIS