EXIL INTERIEUR
Ce qui interpelle dans ce premier long-métrage de Milad Alami, c’est sa teinte sulfureuse, alors qu’il aborde un sujet sérieux, l’immigration, le plus souvent traité dans sa dimension de drame social.
PAR LUNA CRUZ
Ici, la caméra ne part pas du groupe pour se recentrer sur un individu, elle est au plus près de son protagoniste, Esmail. Le film prend alors des allures de documentaire, tout en se perdant dans le regard profond d’Ardalan Esmaili, son interprète principal. The Charmer c’est lui, un iranien mystérieux qui vit de petits boulots le jour et qui, dès la tombée de la nuit, enfile son costard direction un bar branché de Copenhague. Esmail y séduit des femmes mûres dans l’espoir de nouer une relation durable avec l’une d’elles, pour prolonger son titre de séjour au Danemark. La séduction n’est qu’un moyen pour atteindre son objectif. Ses relations sont basées sur le mensonge et jamais ses sentiments n’interfèrent. Jusqu’à sa rencontre avec Sara, jeune iranienne née au Danemark, qui découvre son stratagème et tisse avec lui une complicité de plus en plus forte. Mais Esmail ne cherche pas l’amour, il est en quête de liberté, pour lui, mais surtout pour sa famille qu’il a laissée au pays…
The Charmer
de Milad Alami