le compte est bon
PAR CHRISTIAN LARRÈDE
Sortie victorieuse de sa lutte contre un cancer du sein, la chanteuse de Caroline du Nord et hollandaise d’adoption poursuit sa quête de l’universalité du gospel, et démontre que le groove n’est pas soluble dans les cantiques. Il suffit d’avoir la foi.
On peut être assuré que certains, minoritaires, verront la main du Diable dans ce gospel imprégné de calypso, northern soul ou afro-beat. Et d’un peu de reggae, aussi. Tous les autres goûteront le dynamisme d’une musique qui refuse de se laisser emprisonner dans un dogme. Le deus ex machina reste bien évidemment une jeune femme originellement destinée à une carrière de danseuse, avant de briller dans des comédies musicales sur les scènes de Broadway, puis d’opter, en résidence aux Pays-Bas, pour une soul qui fait danser dans les salles de concerts. Une guitare wah-wah pour soutenir une rythmique funky, un hommage à l’Afrique ramené d’un séjour au Maroc, quelques clins d’œil enjoués et nostalgiques, et une révérence à la salsa de Celia Cruz construisent les très riches mesures de ce melting-pot alimentant la maîtresse voix de la patronne, et d’un trio (parfois s’adjoignant une section de cuivres) aussi discret qu’efficace. Un album solaire, optimisme, et voyageur : indispensable ces temps-ci, donc.
MICHELLE DAVID & THE GOSPEL SESSIONS
(MDGS Records)
SOUL-GOSPEL
4/5
