VAMPIRES, DE DRACULA A BUFFY

LES VAMPIRES MENENT LE BAL

PAR KATHLEEN AUBERT

Créatures de la nuit, la Cinémathèque se penche de très près sur votre cas avec l’expo Vampires, De Dracula À Buffy jusqu’au 19 janvier 2020. Âmes sensibles et vierges effarouchées, passez votre chemin…

Suceurs de sang invétérés, immortels aux mœurs dépravées, êtres maudits adeptes du vice et de la tromperie… en littérature comme dans les films, les vampires font partie de la catégorie des méchants. Mais pourquoi nous fascinent-ils tant ? C’est le mystère que tente de percer la Cinémathèque avec sa dernière exposition, qui offre au visiteur l’occasion de se replonger dans le mythe et son traitement à l’écran.
Les origines du vampire remontent au Moyen-Âge, mais c’est à la fin du XIXème siècle avec le roman gothique (et en particulier Dracula de Bram Stocker) que ce menaçant personnage évoquant à la fois violence, sexe et transgression dans l’imaginaire collectif a conquis le grand public.

Avant même l’avènement du parlant, le cinéma allait s’emparer de cette créature ambivalente évoluant aux frontières du fantastique, de l’horreur et de l’érotisme, à la fois repoussante et séduisante, terrible et désespérée. Du classique muet Nosferatu de Murnau au somptueux Dracula de Coppola en passant par Le Bal Des Vampires de Polanski ou Only Lovers Left Alive de Jim Jarmush, mais aussi par les célèbres films de série B des studios Hammer dans les années 60, le vampire et ses multiples incarnations auront autant inspiré les plus grands que les plus obscurs réalisateurs.

À travers moult extraits de bijoux étranges et de sombres nanars souvent comiques, toutes les nuances du genre sont ici représentées, offrant au passage une sacrée galerie de portraits, qu’il s’agisse des cultissimes Contes campé par Christopher Lee et Bela Lugosi, des vamps d’Hollywood et de l’Irma Vep de Louis Feuillade ou du très kitsch Blackula.

Au-delà du cinéma, l’exposition propose également un grand nombre d’affiches et de dessins permettant d’élargir la réflexion sur l’image du vampire et la place qu’il occupe dans la culture populaire. Suceur de sang au sens propre, il l’est aussi au figuré. Il est l’Autre, l’Étranger, l’inquiétant inconnu cause de tous nos maux. Il est donc particulièrement significatif que son ombre revienne planer sur nous à l’heure où notre société doit débattre de sujets aussi cruciaux que la crise des migrants, le choix du genre ou les droits des femmes…

VAMPIRES, DE DRACULA A BUFFY

CINEMATHEQUE FRANÇAISE, PARIS
JUSQU’AU 19 JANVIER 2020