TOUT CE QU’IL ME RESTE DE LA RÉVOLUTION

RESISTANCE ET PETITS RENONCEMENTS…

PAR LUNA CRUZ

Un premier film, faussement léger, interroge nos convictions, ou du moins sur ce qu’il en reste. Pour quoi sommes-nous prêts à nous battre encore aujourd’hui ? Car si Angèle, la protagoniste révoltée et terriblement attachante de cette comédie, demande à ses camarades ce qui les concerne au plus haut point, c’est aussi pour nous la poser à nous, cette question.

Dans un contexte on ne peut plus pertinent, le personnage jeune et indignée d’Angèle demande : pourquoi ces vies, ces choix, cette société dans laquelle nous vivons ? Pourquoi est-elle devenue ce qu’elle est, à quel moment avons-nous cessé de nous battre pour la voir devenir ce qu’elle est aujourd’hui ? Absurde. Inégale. Injuste. Aberrante. Capitaliste…

Le fond du film, même si l’on suit les péripéties d’Angèle, ses errances urbaines, ses amours et ses histoires de famille, c’est surtout une grande interrogation : celle de cette société ultra libérale, consumériste et sans valeur que notre silence ou nos abandons et renoncements ont laissé prendre forme, comme le rappelle notre héroïne. Notamment ici, les personnages qui ne veulent plus se poser de questions comme la sœur d’Angèle et son mari, bien vite dépassé par la pression que cette société malsaine exerce sur lui dans le cadre de son travail.

Le film est juste, dans les disputes et les coups de gueule des personnages, mais aussi dans ses sourires, ses rires, et surtout dans ses silences, très beaux, qui laissent place à une certaine poésie. ll se déroule et se termine à Paris, mais s’autorise une escale en Ardèche, comme pour reprendre son souffle ; sans se laisser aller, pour mieux revenir dans la capitale et ne jamais cesser le combat en faveur d’une société plus juste et plus humaine.

TOUT CE QU’IL ME RESTE DE LA RÉVOLUTION

de et avec Judith Davis

plus Malik Zidi, Claire Dumas, Mélanie Bestel 

 

 

en salles actuellement