MANU KATCHÉ – «THE SCOPE»

POUR LE PLAISIR

PAR CHRISTIAN LARRÈDE

Il restera de toute éternité le très glorieux batteur de Peter Gabriel (So), mais rappelle avec ce dixième album en nom propre, et à iconographie panafricaine (une kora scintille dans le morceau d’ouverture), que la danse reste au cœur de sa musique, et qu’il entend bien générer cette pulsation, grâce à cet instrument dont on joue avec les quatre membres.

En compagnie du pianiste (et réalisateur de l’entreprise) Elvin Galland, du guitariste Patrick Manouguian et de Jérôme Regard à la basse, Manu Katché s’offre en effet, et ce même si la pulsation jazzy reste présente dans les dix pièces de l’album, un détour vers la danse, la pop, l’electro soul et les refrains enjôleurs. Pour ce, il y chante, et convie les flows de Faada Freddy ou Jazzy Bazz, tour à tour en évocation du feu sur la glace, ou de la nostalgie de la jeunesse envolée (« Paris Me Manque »). Certes, certaines déclarations récentes du leader pourraient prêter à confusion (« j’ai fait beaucoup de jazz ces dernières années[…] Prenant de l’âge, j’ai juste envie de m’amuser un peu »). Mais revendiquer après tout le plaisir d’une musique immédiate et sans arrière-pensée s’avère parfaitement légitime. Jusqu’à la jubilation conclusive de « Tricky 98’ », en hommage à l’équipe de France de football vainqueure de la Coupe du Monde.

MANU KATCHÉ

The Scope

(Anteprima)

JAZZ

4/5