LA-HAUT SUR LA MONTAGNE
PAR CHRISTIAN LARRÈDE
Avec une régularité désormais métronomique, l’Auvergnat écrit, compose et enregistre un album annuel, comme il respire. Cette 20ème livraison pourrait être sous-titrée : peine de cœur, et comment s’en sortir.
Il y a Denis Clavaizolle (plutôt en charge des claviers et autres programmations), et puis c’est tout : on sait que, depuis un moment, Murat considère le quatre mains comme nécessaire et suffisant à ses créations. La surprise vient donc d’ailleurs, et en particulier, grâce à un emballage fluo qui sent sa boule à facettes, et, un déhanchement de celui qui se définit aujourd’hui comme danseur frénétique, d’un amour irraisonné pour Earth, Wind & Fire (et un titre en hommage à Diana Ross & the Supremes ?), et d’une atmosphère funky rosé, plus cool qu’un outtake de Donald Fagen. Tomber sept fois se relever huit donc, pour un chanteur qui considère qu’il en a suffisamment bavé au versant de l’amour, pour envisager de « Réparer La Maison ». Le tout en convoquant son Panthéon intime, d’Alain Delon à Tony Joe White, en passant par…Jacques Anquetil. Bien évidemment, Jean-Louis Bergheaud balance ses vers comme autant de haïkus au cœur des machines de studio (chez lui), et l’on aimerait parfois se poser, tranquille pépère, avec de vraies histoires charnues à goûter. Mais le propos du garçon, en 2020, n’est manifestement pas celui-là. Pop, séducteur, parfois sarcastique, osant l’auto-tune comme les chœurs de castrats, caractériel et provocateur toujours, Murat (« j’écris des chansons sans y penser », dans un « Xanadu » que ne renierait pas Philippe Katerine) fait ici ce qu’il veut (du blues à la dance, en passant par le swing).
JEAN-LOUIS MURAT
Baby Love
(Le Label :[Pias])
CHANSON
4/5