NAISSANCE D’UNE IDENTITE
PAR KATHLEEN AUBERT
La peinture anglaise n’est pas souvent mise à l’honneur dans les musées français. L’exposition que lui consacre le musée du Luxembourg jusqu’au 16 février 2020 fait donc figure d’événement…
Riche d’une soixantaine de tableaux prêtés par la Tate Modern de Londres, L’Âge D’Or De La Peinture Anglaise De Reynolds À Turner ne se contente pas de présenter les maîtres de la fin du XVIIIème et du début du XIXème siècle. Bien mieux, elle permet aussi de comprendre comment, à cette période charnière de l’histoire, ces artistes sont parvenus à définir une identité picturale britannique propre.
On y découvre comment l’avènement d’une influente classe de riches commerçants et industriels, les guerres napoléoniennes et l’expansion vers les colonies auront un impact direct sur l’évolution des sujets traités par les peintres, et sur leur manière de les aborder.
Qu’il s’agisse des portraits, des scènes domestiques (les fameuses « conversation pieces »), des paysages champêtres ou des aquarelles romantiques, tout ici se fait le miroir (parfois déformant) de l’évolution d’un pays aux frontières paradoxales, à la fois île et empire.
En filigrane de ces portraits en pied, de ces frimousses d’enfants, de ces verts pâturages, de ces riches demeures et de ces aquarelles au parfum d’ailleurs, c’est bien l’âme britannique (l’Englishness, comme on dit en Albion) qui se dévoile ici.
L’AGE D’OR DE LA PEINTURE ANGLAISE DE REYNOLDS A TURNER
MUSEE DU LUXEMBOURG, PARIS
JUSQU’AU 16 FEVRIER 2020