LIVE ET SACREMENT VIVANT
PAR CHRISTIAN LARREDE
Suite de la publication des incunables des très riches heures du Loner, avec, partiellement en mode acoustique, la captation d’un concert de Neil Young, sur la scène de l’Université d’Alabama à Tuscaloosa, en février 1973.
Jusqu’à présent, seul l’album Time Fades Away témoignait, sur un mode acide, ténébreux et tendu, de cette période de sets où le chanteur venait de prendre ses distances avec le groupe Crazy Horse (suite au départ et au décès par overdose du guitariste Danny Whitten), et au cours de laquelle d’exécrables relations plombaient, pour des questions de gros sous, le climat au sein des Stray Gators (Ben Keith à la steel guitar, le bassiste Tim Drummond, Jack Nitzsche au piano et le batteur Kenny Buttrey). Sur un mode plus serein, et après une sélection drastique de Young en personne (« The Loner », chanson emblématique, mais absente), Tuscaloosa s’ouvre sur deux performances en solo du patron (« Here We Are In The Years », qui apparait sur l’album éponyme de Neil Young, et « After The Gold Rush », chanson-titre du disque publié en 1970). La liste se poursuit avec des refrains majoritairement extraits de l’album (alors à paraître) Tonight’s The Night, et de la production dorée sur tranche Harvest, ce qui explique sans nul doute les réactions enthousiastes du public, apparemment ravi de retrouver ces airs familiers. On saluera le courage (ou l’inconscience) de musiciens fustigeant in situ dans « Alabama » un état, encore à l’époque, raciste et ségrégationniste, et d’un chanteur exhortant en conclusion du set « Don’t Be Denied », comme une authentique profession de foi. Historique, et indispensable.
NEIL YOUNG + STRAY GATORS
Tuscaloosa
(Reprise)
ROCK