B.O. ET TENDRE A LA FOIS
PAR CHRISTIAN LARREDE
Á l’occasion du 40ème anniversaire de la disparition du compositeur, hommage à Nino Rota, curieusement emballé dans une iconographie qui privilégie l’univers de Fellini, et avec une typographie de même acabit.
Bienheureusement, l’essentiel (ces partitions réorchestrées, et arrangées en mode symphonique – par rien moins en conclusion que celle de William Ross dans le thème principal d’Amarcord, mandoline, accordéon, et rythmes de marche inclus) séduira complètement, d’autant que les mélodies sont servies par la baguette de Riccardo Chailly, à la tête de la Filarmonica della Scala. Salut ému oblige, puisque ce chef, ancien assistant de Claudio Ababado à la Scala, rencontra pour la première fois Rota en…1974. Outre le film précité, ce sont les musiques sans images du Casanova de Fellini, de Les Clowns (tourné au Cirque Jules-Verne d’Amiens, tout un programme), Huit Et Demi et La Dolce Vita qui imposent leurs forces suggestives. Car ce n’est pas une expression tronquée qui est délivrée ici, tant Rota sut dépasser l’exercice de la bande originale de film, grâce à sa propre sensibilité. Ainsi, les travellings musicaux du compositeur capteront en conséquence un clin d’œil (une citation de la « Danse Du Sabre » de Khachaturian dans Huit Et Demi), là l’intervention d’un clavecin, plus loin encore l’évocation de l’univers de Shostakovitch pour Les Clowns, le tout en un périple de plus de 80 minutes, entre tendresse suspendue et bouffonnerie chamarrée.
RICCARDO CHAILLY
Nino Rota – Music For The Films Of Federico Fellini
(Decca)
MUSIQUE CLASSIQUE