FOLK TRANSATLANTIQUE
Á l’instar de son ex-consœur des Carolina Chocolate Drops la violoncelliste Leyla McCalla, Rhiannon Giddens, violoniste, banjoïste et (surtout) chanteuse, illumine une scène folk mondiale qui tente de jeter un pont entre la tradition africaine-américaine et la musique traditionnelle européenne, ou du Moyen-Orient.
PAR CHRISTIAN LARREDE
L’atout majeur de l’artiste est double : non seulement elle jouit d’un chant exceptionnel, virtuose, inspiré et dynamique, mais son propos se nourrit d’une prise de conscience élémentaire : comment rendre compte des horreurs du passé (l’esclavagisme, l’exploitation capitaliste), et en tirer un enseignement probant pour le futur. Dans ce quatrième album en nom propre, la native de Caroline du Nord tente de résoudre l’équation au côté de Francesco Turrisi, Italien mais vivant en Irlande, guitariste mais également multi instrumentiste, jazzman mais aussi spécialiste de musique folk. Le propos du couple reste donc de prendre appui sur les racines musicales du bassin méditerranéen, et de tisser un fil ténu qui leur permettra de relier Vieux Continent et Amériques, Asie et Balkans. Le viatique de ce périple harmonique reste un banjo omniprésent, en un jeu d’approche contemporaine, et excessivement rythmique. Mais l’erreur majeure serait de considérer There Is No Other sous le seul angle d’un abord intellectuel de musicologues : ici, les douze chansons rugissent, tremblent et frissonnent.
RHIANNON GIDDENS
There Is No Other
(Nonesuch/Wea)
world