REDBONE – « THE VERY BEST OF REDBONE »

PAR CHRISTIAN LARREDE

Édité en 1996 aux États-Unis, cette compilation aura donc mis plus de vingt ans à traverser l’Atlantique, ce qu’un brin de paranoïa pourrait permettre de considérer comme un nouvel affront au peuple amérindien. LA SUITE

Redbone constitue, avec le guitariste Link Wray (ou, dans une moindre mesure, le groupe Xit), l’un des rares exemples de la catégorie à avoir atteint une renommée internationale. Encouragé par Jimi Hendrix, le groupe des frères Pat et Lolly Vegas voit le jour en 1969, dans la banlieue de Los Angeles. Sa synthèse matoise de rock, funk, musiques indiennes et soul séduit le public et les labels discographiques. Et trois tubes consécutifs enchantent piste de danse et tiroirs-caisses : dès 1970, « Maggie » et ses percussions entêtantes, dans lesquelles il n’est pas interdit de déceler des rythmes ancestraux, et un chorus de guitare que seules ces années-là pouvaient offrir, déroule un parcours plus qu’honorable dans les charts. L’année suivante, et inclus dans son troisième album, le groupe enfonce le clou grâce à « The Witch Queen of New Orleans » (portrait de la prêtresse vaudou Marie Laveau, contemporain d’une chanson éponyme de Canned Heat). Le single, mieux classé et vendu au Royaume-Uni ou en France, préfigure une carrière de Redbone plus prolifique sur le Vieux Continent que partout ailleurs. Dernier hit de la saga, « Come And Get Your Love » atteindra les sommets des classements en 1974, mais connaîtra d’innombrables réincarnations : on peut l’entendre dans plusieurs films ou séries télévisées, et une campagne de publicité d’un opérateur de téléphonie hexagonal l’a emprunté. Mais l’utilisation la plus emblématique de ce refrain addictif reste celle faite en 2014 dans le film Les Gardiens De La Galaxie. Les vingt chansons présentées ici démontrent que le talent de Redbone ne se résume pas à cet incunable.

REDBONE

The Very Best Of Redbone

(Epic/Sony Music)

ROCK