MACEO, MADE IN NEW ORLEANS

>PAR ROMAIN GROSMAN – photo Boris Breuer

Le saxophoniste plonge son soul funk estampillé JB’s dans le gombo néo-orléanais : comment garder le fumet d’une soul food typique ici en partage, tout en gardant son style légendaire ? En se faisant ostensiblement plaisir, pour son compte et celui d’un nouveau label dédié au funk, à saluer par les temps qui courent…

Pour Fred Wesley, c’était Count Basie, son orchestre, son énergie généreuse. Pour Alfred « Pee Wee » Ellis, Sony Rollins, son expression « bigger than life ». Maceo Parker, leur complice dans la mythique section de cuivres des années James Brown adore les « Texas Tenors » et notamment David « Fathead » Newman, depuis toujours. Il lui rend une fois de plus hommage ici en reprenant « Hard Times ».

Surtout, en se déplaçant sur les rives du Mississippi, en s’y entourant d’une redoutable brigade de musiciens en chefs locaux et en piochant dans le réservoir des classiques de la Crescent City – « Yes We Can Can » d’Allen Toussaint, « Right Place, Wrong Time » de Dr John, « Just Kissed My Baby » des Meters – le saxophoniste et chanteur patine son groove nerveux et syncopé en le frottant amoureusement au son chaloupé et languide qui tangue ici comme nulle part ailleurs, aux confluences du jazz, du blues et du rhythm’n’blues.

A soixante-dix-sept ans, Maceo joue au (et sur le) feeling, rassemble ses souvenirs, enrobe ses propres thèmes (« Cross The Track », « MACEO »), ceux de ses héros et inspirations – les très réussies covers de « The Other Side Of The Pillow » (Prince), « Rock Steady » (Aretha Franklin), « Grazing In The Grass » (Hugh Masekela) -, de la sauce spicy concoctée sur place, et le plaisir est communicatif.

MACEO PARKER

Soul Food ! Cooking With Maceo

(The Funk Garage/Mascot Label Group)

SOUL