50 ANS PLUS TARD…
PAR CHRISTIAN LARREDE
Au début – 1963 -, dix musiciens sont envoyés par la très indépendantiste et socialiste république du Mali chez le grand frère Castro, afin de parfaire leurs pratiques instrumentales. Trois sont recalés, sept écument durant une poignée d’années les hauts lieux de la musique, de l’Afrique de l’Ouest à La Havane, et enregistre avant la dissolution un unique album rutilant de congas, boleros, et autres habaneras, emmenés par le tube absolu « Rendez-Vous Chez Fatimata ».
Mais l’ensemble ne résiste pas, en 1968, au sens très particulier de la dictature du lieutenant Moussa Traoré, nouveau maître de Bamako. Après un hiatus de près de 50 années, Richard Minier, journaliste et avant tout passionné de musique, prend sous son aile Boncana Maïga, ancien arrangeur et chef d’orchestre de ces Merveilles, et unique survivant du combo, après un exil en Côte d’Ivoire, où il dirigea la radio nationale au côté de Manu Dibango. S’ensuivent un retour à Cuba, des concerts, et le réenregistrement partiel d’Africa Mia. Les 17 sélections proposent en effet sept prises originales, des remixes ou des extraits de sessions maliennes et cubaines, et la participation de Mory Kante et Inna Modja. Et ce n’est pas un mince exploit que ce disque conserve malgré ces articulations disparates une unicité, une fraîcheur et une inventivité de chaque mesure.
LAS MARAVILLAS DE MALI
Africa Mia
(Decca/Universal)
MALI-CUBA