HOMMAGE À CHUCK BERRY ET FATS DOMINO

PAR CHRISTIAN LARREDE

Six ans après un hommage tout en soieries et sophistication à Nat King Cole, le guitariste et chanteur de Pittsburgh consacre son 45ème album à une visite émue, respectueuse et reconnaissante à la Louisiane, et, essentiellement, à Fats Domino et Chuck Berry.

En dix emprunts (de « Nadine » à « Memphis, Tennessee », en passant par « Ain’t That A Shame » : parmi les partitions les plus célèbres de la paire), le musicien protée habite avec conviction un répertoire pour bars enfumés et pavé luisant. Ici accompagné d’un solide quartet de requins des studios de Nashville (dont le pianiste Kevin McKendree, ou Greg Morrow à la batterie et à la direction musicale), et produit par le spécialiste du heavy-metal (sic) Kevin The Caveman Shirley, on à peine à reconnaître le parangon de l’élégance et de la classe qu’incarne Benson depuis des décennies. En revanche, on appréciera encore et encore un album de bon temps rouler, où, entre l’inspiration serpentine de « Havana Moon » et les notules égrillardes (à peu près toutes les autres chansons), le virtuose, sans se monter du col, unit dans la même fête le pianiste gargantuesque et le guitariste fondateur du rock’n’roll, le Missouri et la Louisiane, et, donc, deux pans incommensurables de l’histoire de la musique populaire américaine.

GEORGE BENSON

Walking To New Orleans

(Provogue)

SOUL/BLUES/ROCK