LE JAZZ PAR LES RACINES
PAR ROMAIN GROSMAN
Bolden, un biopic réalisé par Daniel Pritzker, consacré au légendaire trompettiste, vient de sortir aux Etats-Unis. Wynton Marsalis signe la B.O. avec quelques comparses du Lincoln Center Jazz Orchestra en renforts (Wycliffe Gordon, Victor Goines, Marcus Printup, Calros Herniquez, Ali Jackson…) et double l’acteur principal Gary Carr. Pas de diffusion en France pour l’instant…
Charles « Buddy » Bolden (1877-1931) compte parmi les pères fondateurs du jazz. Figure pourtant obscure de cette grande histoire, le musicien néo-orléanais est le premier grand leader de jazz band : entre la fin des années 1890 et 1906, il est à l’origine de ce style révolutionaire qui brasse mélodies, harmonies et rythmes issus de l’héritage africain, avec les danses européennes, aussi bien que les folklores afro-américains et caribéens. Sur des marches, des ragtimes, et des chansons populaires, il imprime sa patte, avec ce jeu dynamique, sautillant (« le jump ») fait pour faire danser ses congénères dans la Crescent City, où tout le monde transcende alors son existence empreinte de brimades et d’interdits par la joie que procure la musique partagée avec sa communauté, magnifiée par le brio créatif des individualités, à travers l’art de l’improvisation.
Pas de trace enregistrée (la recherche d’un fameux disque cylindre n’a jamais abouti), pas d’article, une fin de vie passée dans un asile (de 1906 à 1931) : Buddy Bolden n’a pas pu jouir de sa légende de son vivant. Wynton Marsalis a gravé vingt-six titres, la plupart empruntés au grand Louis Armstrong, principal héritier de Bolden, et quelques compositions « dans l’esprit du pionnier » célébré dans ce film dont on traque la diffusion prochaine…
WYNTON MARSALIS
Bolden
(Blue Engine)
JAZZ
