CRI PACIFISTE
Le Musée Picasso revient sur la genèse et l’histoire de Guernica, le plus célèbre chef-d’œuvre du peintre espagnol.
PAR FRANCISCO CRUZ
Cette toile reste un symbole anti-franquiste, antifasciste et pacifiste, connu et reproduit dans le monde entier. Picasso a peint Guernica dans son atelier parisien du 7 rue des Grands-Augustins, alors que l’Espagne était en pleine guerre civile.
Un bébé mort dans les bras de sa mère, un cheval hurlant, un taureau terrifiant et des morceaux de corps disséminés sur la toile : le tableau dénonce le bombardement de la petite ville basque de Guernica par l’aviation allemande, le 26 avril 1937, où des milliers de civils périrent. Un bombardement sollicité par le dictateur Francisco Franco à son homologue Adolf Hitler, pour en finir avec la résistance républicaine.
Le tableau original, de format monumental (3,49 mètres par 7,77 mètres), fut rapatrié à Madrid en 1981, après la mort de Franco, comme l’avait souhaité Pablo Picasso (1881-1973). Après avoir été hébergé pendant quarante ans au MOMA, à New York, il demeure au Musée Reina Sofia de Madrid, où il est installé depuis 1992. C’est une copie qui attend, pour quelques jours encore, le public parisien.
Si l’expo s’achève fin juillet, il reste un magnifique catalogue qui explique le contexte, source d’inspiration du peintre, et les étapes de création de cette œuvre magnifique qui traverse le temps comme un cri de résistance à la violence étatique. Picasso disait : Non, la peinture n’est pas faite pour décorer les appartements, c’est un instrument de guerre offensive et défensive contre l’ennemi. 80 ans plus tard, Guernica est toujours d’actualité.
«GUERNICA»
MUSÉEE PICASSO, PARIS
JUSQU’AU 29 JUILLET
CATALOGUE
Ed. Musée Picasso/Gallimard, 320 p, 42 €