NICK WATERHOUSE – « PROMENADE BLUE »

LES CHANSONS D’HIER ? AUJOURD’HUI…

PAR CHRISTIAN LARRÈDE

Après avoir l’an passé sidéré ses laudateurs par une reprise de l’âpre « Pushin’ Too Hard » des Seeds, le Californien revient avec ce cinquième album à une acception plus orthodoxe de son art : plus ça va, moins ça change.

Partons du principe que quelqu’un aimant Phil Spector, Brian Wilson, et les chœurs en cascade, ne peut être foncièrement mauvais. La problématique de Nick Waterhouse (ici soutenu par Paul Butler, producteur de Michael Kiwanuka, et par l’arrangeur pour cordes J.B. Flatt, qui rend une sublime partition) est facile à déterminer : comment succomber à une énergie vintage de chaque mesure sans passer pour un infâme ringard ? La réponse se trouve dans les onze chansons originales du programme. Des romances proches de l’os et débarrassées de tout sentimentalisme, des coups d’œil en arrière sur une carrière de deux lustres, sanctionnée par des succès et des désillusions, et des souvenirs surgis de l’adolescence, période apparemment éminemment riche d’enseignement pour le chanteur et guitariste. Plus subtil que la simple utilisation d’une nostalgie au rabais, Promenade Blue progresse avec discernement dans nos cœurs et nos oreilles, tous chromes dehors, entre un cha-cha-cha subliminal et un jazz à fort brassage de houblon. Waterhouse s’attache à peaufiner le moindre détail de ses refrains : c’est nouveau, et c’est une excellente chose, le statut de petit maître artisan lui convenant parfaitement. L’Américain aime la fraîcheur des sixties, mais aussi le rock garage, mais également la pop, la musique de la Nouvelle-Orléans, les bars mal famés de Chicago, et faire danser, et il entend que cela se sache. Il a le talent pour.

NICK WATERHOUSE
Promenade Blue
(Innovative Leisure)