LITTLE BIG MAN
PAR ROMAIN GROSMAN
Le pianiste de Pittsburgh, longtemps sous-estimé, voire ostracisé pour son succès populaire précoce, s’est imposé sur la fin de sa vie comme l’un des maîtres du jazz moderne en développant un style unique, où la dynamique rythmique et le silence, comme le sac et le ressac d’une marée inéluctable, participaient d’une expression puissante qui embrassait les contrastes de l’âme humaine, tour à tour passionnelle, solitaire, recueillie et profonde. A l’image de ce « petit grand homme » au regard doux et malicieux, au verbe choisi, bienveillant et sage.
Ahmad Jamal s’est éteint à quatre-vingt-douze ans. Le « Little Big Man » laisse dans le jazz l’empreinte d’un géant. LA SUITE