FULGURANCES PSYCHÉDÉLIQUES
PAR CHRISTIAN LARREDE
Après qu’il ait enregistré l’intégralité de Sgt Pepper’s des Beatles ou Dark Side Of The Moon (Pink Floyd), il ne faisait nul doute que le groupe de l’Oklahoma, nourri des talents de conteur de son chanteur Wayne Coyne, et qui a toujours eu les yeux de Chimène pour les Pretty Things (époque S.F. Sorrow), s’abandonneraient de nouveau aux délices de l’opéra-rock, et autres albums conceptuels.
C’est chose faite avec King’s Mouth, disque initialement produit en vynil à l’occasion du Disquaire Day, et qui bénéficie de la prestation cinématographique de l’ex-Clash Mick Jones en monsieur Loyal, et de sons utilisés par le leader du groupe, à l’occasion d’une installation de sculptures métalliques dans divers musées d’Amérique du Nord. Ce quinzième album conte donc l’improbable épopée d’un héros à grosse tête (ce qui aura pour conséquence le décès de sa mère lors de l’accouchement), champion de sa ville après avoir combattu un péril la menaçant. Moins simple : le géant renferme les aurores boréales dans son crâne, et décide, après avoir découpé ce dernier, de le transformer en château d’airain, d’où ses contemporains pourront contempler les beautés du monde. Ne fuyez pas : malgré cette intrigue absconse, le disque inclut suffisamment de fulgurances psychédéliques pour illuminer notre quotidien. S’approchant (sans l’égaler) de l’album Yoshimi Battles The Pink Robots (2002), tout en écartant le risque de devenir une parodie d’eux-mêmes, The Flaming Lips resserrent ici leur inspiration, offrant une concision bienvenue à des chansons pourtant luxuriantes, et égrenant à chaque mesure une joie pure et enfantine. Une réussite en panoramique.
THE FLAMING LIPS
King’s Mouth Music And Songs
(Bella Union)
POP
4/5