TANIKA CHARLES – « THE GUMPTION »

HARD-WORKING WOMAN

PAR CHRISTIAN LARREDE

Le défaut majeur de la chanteuse Tanika Charles (plusieurs prix prestigieux dans son pays ont accompagné la sortie de Soul Run, son premier album paru en 2017) est bien d’être originaire de Toronto, tant on attendait peu le renouveau de la soul music de ce côté-ci de l’Ontario.

Une idée à laquelle il va falloir s’accoutumer, avec la parution de ce deuxième disque, produit par un brelan de producteurs (dont Chin Injeti, qui a collaboré avec Drake) qui parviennent à résoudre la quadrature du cercle d’une modernité ancrée dans la tradition. À moins que ce ne soit le contraire. Au fil des interviews, la Charles apparaît comme une hard-working woman, inquiète de ses prestations, de manière rédhibitoire insatisfaite d’elle-même, et peu assurée. Rassurons-la, en succombant au charme de ses chansons en mode cool et relax (servi par un chant suave, mais déterminé), qui n’oublient pas les paillettes des glorieuses sixties. La chanteuse – qui a considérablement développé ses capacités de compositrice – évoque une époque aussi bénie que révolue, mais n’hésite pas à aborder certains dysfonctionnements politiques contemporains, avec la grâce de l’innocence. 

TANIKA CHARLES

The Gumption

(Record Kicks)

SOUL