RYMDEN – «REFLECTIONS AND ODYSSEYS»

A L’E.S.T., DU NOUVEAU

Á l’issue d’une première écoute en aveugle, on peut se pincer le bras. Et croire à un éternel retour, et/ou une ultime exhumation d’E.S.T…

PAR CHRISTIAN LARREDE

Car Rymden s’avère constitué d’un trio parfaitement connoté, en la personne du bassiste Dan Berglund et du percussionniste et batteur Magnus Öström (aka la section rythmique de feu e.s.t.), accompagnés du claviériste Bugge Wesseltoft, aîné d’à peine deux mois du pianiste Esbjörn Svensson (parrain décédé de la scène suédoise), et le premier concepteur, entre autres au côté de Jan Garbarek, d’un nu jazz à l’usage de la musique nordique. Ces trois éminences du jazz scandinave se réunissent donc ici sous différents préceptes comme autant d’identités : une mélancolie rédhibitoire, un sens de l’harmonie qui nourrit le goût des trois pour les tensions dramatiques, et une virtuosité qui sert ce qui précède. Rymden est l’enfant de la musique savante européenne, mais également de grands ancêtres comme le Modern Jazz Quartet, mais aussi cette pop qui (via les Beatles, par exemple), conserve une indubitable influence sur les jazzmen quinquagénaires. Leur approche de la musique reste donc ouverte et climatique. Et la pire des choses qui puisse arriver à ce trio reste qu’on murmure à son oreille qu’il constitue le nouveau super groupe du jazz du continent. Malheureusement, cela a déjà commencé.

RYMDEN

Reflections And Odysseys

(Jazzland/[Pias])

JAZZ

4/5