CREPUSCULAIRE
PAR CHRISTIAN LARREDE
Que Peter Frampton ait incarné une éphémère pop idol des 70’s (grâce en particulier à l’improbable triomphe du double album Frampton Comes Alive !) a tendance à faire oublier que le presque septuagénaire, né dans le Kent, et après avoir formé en compagnie de l’ex Small Faces Steve Marriott le groupe Humble Pie, fut à plusieurs reprises engagé comme guitariste de session (entre autres par George Harrison pour All Things Must Pass).
Un parcours qui peut justifier le caractère nostalgique de cet album, d’autant que le chanteur et guitariste a annoncé qu’il était atteint d’une maladie auto-immune dégénérative, et qu’en conséquence, la tournée qui accompagne la sortie du disque sera la dernière. Cet album crépusculaire doit ainsi être considéré, non seulement comme un adieu au rock-business, mais, également, en tant qu’ultime et intime coup d’œil dans le rétroviseur. Entouré de quelques amis (Kim Wilson ou Sonny Landreth), Frampton s’attaque à une dizaine de standards (« I’m A King Be », « I Just Want To Make Love to You ») avec la déférence que l’on pouvait attendre jadis d’un british blues band. Mais il délivre également de surprenantes versions instrumentales de « Georgia On My Mind » ou du thème qui donne son titre à l’entreprise (en un épatant duo avec Larry Carlton), emprunté à Miles Davis. Enregistré live en studio, All Blues bénéficierait d’un lot conséquent de chansons écartées à l’emballage final, ce qui peut promettre un second volet du périple de Peter Frampton au pays de ses racines.
PETER FRAMPTON BAND
All Blues
(Universal)
BLUES
4/5