Au bout d’une année morne sur tous les plans, voire déprimante, les raisons de s’enthousiasmer ont été peu nombreuses. L’album du chanteur et auteur anglais Joel Culpeper, entre soul et rock, émarge au rang des belles découvertes. A trente-sept ans, son talent brut s’extirpe de l’underground pour imposer un style plein d’audace, sensuel, sincère, qui rappelle ses compatriotes et devanciers Omar et Lewis Taylor.
PAR ROMAIN GROSMAN
Ses sorties scéniques ont marqué les esprits, à Londres en ouverture de Lalah Hathaway, à Hyde Park avant Stevie Wonder ou en invité de FKJ. Tout comme ses prestations dans le cadre des formats Colors et Tiny Desk. Restait à transformer sur la longueur d’une session les qualités de performer d’un artiste à la signature vocale distinctive – du feulement rauque au falsetto -, à l’écriture affirmée. Détaché des effets de séduction forcée, des tendances faciles, le londonien condense ses influences funk, r’n’b, grime, dans une soul moderne et ascétique à la fois dans ses arrangements et ses interprétations. Entouré de musiciens issus de la scène jazz anglaise entendus auprès d’Ezra Collective ou Kelis, Joel Culpeper a chapitré cette session : « The Battle », « The Surrender », « The Love » et « The Lesson », pour dessiner des angles tour à tour sociétaux, introspectifs ou juste groovy. A la manière de Prince, son funk sexy s’affranchit des barrières, rappelle aussi la démarche et les fulgurances de Childish Gambino de l’autre côté de l’Atlantique. Un must pour finir 2021 en s’enivrant de good vibes.
JOEL CULPEPER
Sgt Culpeper
(Mr. Bongo)
SOUL