PAR ROMAIN GROSMAN
Le sultan de la soul brésilienne reste fidèle à cette feelgood music, sensuelle, au groove languide, héritée des Steely Dan, Bozz Scaggs, Michael McDonald and co. Un son anachronique, un peu détaché du monde actuel, un peu comme si l’horloge s’était arrêtée au beau milieu des années quatre-vingt. Mais, puisque la musique d’aujourd’hui est de moins en moins feelgood, parce que trop formatée, trop fabriquée, le chanteur à la voix suave, aux mélodies pour highways, ciel bleu et débuts de soirée cléments, fait des disques qui ressemblent à ceux qu’il collectionne. Réalisé à Rio, avec des musiciens locaux, Ed Motta cultive un mood qui le (et nous) soustraie au speed ambiant, aux pressions diverses et variées qui nous assaillent ou que nous nous auto-infligeons. Et si c’est lui qui était dans le vrai ?
ED MOTTA
Criterion Of The Senses
(Membran/Sony Music)
SOUL JAZZ
4/5
LE 30 OCTOBRE A PARIS (NEW MORNING)