LA BOSS DONNE L’EXEMPLE

PAR CHRISTIAN LARRÈDE

La patronne de label (Motéma), découvreuse de Gregory Porter, et chanteuse-guitariste californienne Jana Herzen exhume un concert new-yorkais de deux ans d’âge, de ces moments que l’on pouvait partager en mode collectif. Et nous rappelle, qu’effectivement, c’était mieux avant.

Certes, on retrouve elle devant (son chant souple et délicat, son sens de la composition tout en pastel), et les autres derrière. Mais lorsque les autres s’appellent Brian Jackson (ici déjà célébré pour son travail de claviériste avec Gil Scott-Heron) ou le saxophoniste Irwin Hall (que l’on a pu apprécier en compagnie de Melody Gardot), on peut concéder quelques gages à l’efficience de l’ensemble. D’autant que le tout est produit par l’époux de madame, bassiste, et directeur musical Charnett Moffett, qui a pour l’occasion réuni autour de l’artiste son groupe de tournée. On a par ailleurs loué la chanteuse comme se situant – grâce à une voix tendre et solaire – à la croisée de certaines inflexions de Nina Simone ou des ondoiements de Joni Mitchell. La confirmation s’avère éclatante dans cette prestation, avec une qualité d’enregistrement proche de la perfection audiophile. Épatante instrumentiste (son travail dans «Lightening The Load » inspire le respect), Jana Herzen fait sienne toutes les variations du jazz, de la pop ou du reggae, et parvient à sublimer et un groove nerveux, et de ces moments contemplatifs qui séduisent par leur sensualité. Une union rare entre une chanteuse et ses partenaires, et entre une artiste et ses compositions.

JANA HERZEN
Live
(Motéma)
JAZZ