NAT KING COOL
PAR CHRISTIAN LARRÈDE
Nat King Cole partage avec Perry Como, Sinatra et quelques-autres la capacité à avoir troussé une palanquée de pop hits, pour ramasser une reconnaissance internationale extatique. La comparaison s’arrête là, car le natif de l’Alabama incarna dès les années 30 un exemplaire pianiste et un remarquable leader de trio jazz…
Á l’occasion du 100 anniversaire de sa naissance, ce riche coffret (trois disques et 66 titres, sélectionnés par Claude Carrière) décrypte très convenablement cette schizophrénie absolue qui consista pour Cole à endosser plusieurs défroques, ici sous étiquettes The Voice, The Trio, et The Piano. Au chapitre des romances, une écoute attentive permet de trier le bon grain (« Unforgettable », « Mona Lisa ») de l’ivraie (« Quizas, Quizas, Quizas »), voire des refrains presque épouvantables (« Cachito »). Mais, si l’on convient désormais que, sans lui, Bud Powell n’aurait pas trouvé le chemin si parfaitement dégagé vers les harmonies du be-bop, ni Art Tatum une capacité à magnifier l’usage du trio, il ne faut pas omettre de préciser que Nat King Cole est grand, dans tous les registres de son art : chanteur de charme (à l’instigation des patrons de night-clubs prompts à renifler les capacités d’un musicien), jazzman accompli, musicien majeur dans l’histoire du jazz, et citoyen dans la cité, lorsqu’il soutint la campagne de John Fitzgerald Kennedy. Un garçon…incomparable….
NAT KING COLE
Incomparable !
(Cristal Records/Sony Music)
JAZZ