BOBBY RUSH – « Sitting On TOP OF THE BLUES »

BIEN TROUSSÉ

PAR CHRISTIAN LARREDE

A 86 ans, après un premier enregistrement gravé en 1964, l’homme du Mississippi propose ici son 26ème album studio (on évitera le décompte des enregistrements en public), lui qui ne connait une notoriété internationale que depuis deux lustres (et le documentaire de Richard Pearce La route De Memphis).

Empruntant à à peu près tout le monde (de Chester Burnett à Litlle Walter) pour le compte d’un disque dont le morceau d’ouverture (« Hey Hey Bobby Rush ») n’est pas sans rappeler un certain Bo Diddley, Rush y démontre sa versatilité, et sa capacité à embrasser les codes de la soul sudiste et du blues chicagoan, voire de l’influence de Johnny Guitar Watson (« Bobby Rush Shuffle »), ou d’un idiome purement acoustique (« Recipe For Love »), ce qui est assez naturel, considérant une carrière qui lui permit de relier la musique du Delta aux clubs moites où règne la funky music. Autre marque de fabrique du Sudiste : son indéniable appétence à trousser (c’est le cas de le dire) des paroles grivoises, qui démontrent que, malgré son grand âge, la libido du chanteur, guitariste et harmoniciste est à l’abri de la débandade. Un album où Rush capitalise sur les différentes facettes de son art, et, donc, jovial et réjouissant.

BOBBY RUSH
Sitting On Top Of The Blues
(Deep Rush/Modulor)
BLUES