TOUT BEAU, TOUT BOWIE
PAR KATHLEEN AUBERT
PHOTOS NIKO RODAMEL – ROGER BERTHET
Bowie s’expose à la Cité du design de Saint-Etienne jusqu’au 13 octobre. Interview d’Eric Tandy, le commissaire de l’exposition…
En quoi cette exposition sur David Bowie diffère-t-elle de celles organisées ces dernières années ?
Eric Tandy : Déjà, au départ, l’exposition n’est pas une manifestation isolée. Elle s’inscrit dans la suite de ce que les organisateurs du Rhino Jazz(s) Festival, dont on fête cette année la quarantième édition dans la région de Saint-Etienne, avaient appelé l’an passé la « Bowie Saison 1 », qui avait vu plusieurs formations de jazz, dont celle du saxophoniste Donny McCaslin (qui joue sur l’album Black Star, ndlr) rendre hommage à l’artiste disparu. La « Bowie Saison 2 », initiée en 2018, a été faite de concerts, un « Bowie Symphonique » présenté à l’Opéra de Saint-Etienne et un « Bowie Acoustique », et de cette grosse exposition (environ 900 pièces venues de collections privées y sont présentées) appelée « Bowie Odyssée ».
Pourquoi à la Cité du design de Saint-Etienne ?
Les locaux de la Cité du Design, et le lieu d’expo de « Bowie Odyssée », l’ancienne Manufacture, sont dans le même périmètre.
L’expo s’appuie sur des pièces prêtées par un collectionneur privé. Pouvez-vous nous en dire davantage sur cet homme ?
Il s’appelle Jean-Charles Gautier, habite à Boulogne-sur-Mer et s’intéresse à David Bowie depuis les années 70. Sa collection, peut-être la plus importante au monde, diffère des autres car elle ne rassemble pas uniquement des disques, des photos ou des affiches. Elle est aussi extrêmement riche en objets promotionnels liés aux sorties de disques de Bowie ou aux concerts. Il possède par exemple un nombre incroyable de PLV (parfois de taille humaine) qui étaient destinées aux magasins de disques. Il a même récupéré des boucles de ceinture promo David Bowie ou des chaussettes à l’effigie du chanteur…
Quel est l’objet le plus insolite de l’exposition ?
L’extrait d’acte de naissance de David Bowie, un original que Jean-Charles a pu soutirer à une employée de la mairie de Brixton (lieu de naissance de l’artiste à Londres, ndlr) jamais montré dans une expo !
Quels faits méconnus ou inconnus concernant Bowie le public a-t-il pu découvrir à l’expo ?
Les visiteurs sont souvent très intéressés par le Bowie des débuts. Quand il jouait du British rhythm’n’blues et qu’il arborait une coupe Mod et les costumes qui allaient avec. Nous montrons d’ailleurs plusieurs photos de presse – originales bien sûr, pas des copies – de ses premiers groupes en 1964 et 1965. Ainsi que la partition alors vendue dans le commerce du premier morceau composé par lui…
Jusqu’ici, peut-on dire que l’expo a été un succès ?
En l’organisant, nous espérions environ un millier de visiteurs. Quatre jours avant la clôture nous en sommes déjà à 2 300….
Va-t-elle voyager ?
Vu son succès, et aussi au regard de la bonne presse qui l’accompagne, nous l’espérons vraiment. Certaines personnes sont quand même restées pas loin de deux heures sur le lieu ! On aimerait que l’expo tourne, et avec elle le « Bowie Symphonique » et le « Bowie Acoustique ». Des premiers contacts ont déjà été pris.
« ODYSSEE »
CITE DU DESIGN, SAIN-ETIENNE
JUSQU’AU 13 OCTOBRE