HYMNE A LA JOIE… DE VIVRE
Après le très sombre Dark River qui contait le retour d’une jeune femme dans la ferme tenue par son frère et son père qui vient de mourir, la réalisatrice Clio Barnard nous introduit dans une toute autre réalité, bien plus rayonnante.
PAR LUNA CRUZ
Le nouveau long-métrage de Clio Barnard donne le ton, dès l’ouverture, avec la silhouette d’un personnage dansant sur une voiture, et promet une aventure musicale réellement étonnante. Le spectateur découvre deux réalités, se dévoilant peu à peu, deux vies quotidiennes (à Bradford, au nord de l’Angleterre).
Celle d’Ava, une mère célibataire d’une douceur rare, qui doit élever son fils presque adulte et s’occuper aussi d’une enfant handicapée, en étant son auxiliaire à l’école. Et celle d’Ali, un ancien DJ, propriétaire de plusieurs appartements, vivant toujours avec son ancienne compagne, après que leur relation amoureuse n’ait plus été possible à la suite d’une fausse couche.
La description de ces deux existences, et de ces protagonistes autant que celle du quartier et de ses habitants, fait de la première partie du film un exposé quasi documentaire. Extrêmement riche de personnages et des liens qu’ils entretiennent au sein d’une communauté vivante et attachante.
Arrive le moment de la rencontre et de l’amitié naissante entre Ali et Ava, amenée avec une grande subtilité, et beaucoup de fraîcheur (le partage de leurs playlists respectives est un régal !), ne sombrant jamais dans la mièvrerie, mais s’attachant au réalisme de ces personnages.
Le film s’appuie sur ces personnages construits, aux blessures bien réelles (une relation anéantie par le deuil pour lui, un passé de violences conjugales pour elle), mais animés d’une joie de vivre, d’une envie d’aller de l’avant, d’une bonne humeur et d’un sacré sens de l’humour malgré tout, qui les rendent tous deux incroyablement humains ! Si leur amitié se mue en amour, c’est l’occasion pour leur entourage de faire preuve de tolérance. Ali et Ava incarnent avec solidité ces deux êtres qui se tirent vers le haut et dont l’union fait ressortir le meilleur d’eux-mêmes.
Encore une fois, on remercie la réalisatrice de nous faire découvrir des acteurs et actrices atypiques et fabuleux, très loin des clichés de couples du cinéma conventionnel et commercial.
ALI & AVA
de Clio Barnard
avec Adeel Akhtar, Claire Rushbrook, Shaun Thomas
en salle depuis le 2 mars