UN MONDE QUI NE PENSE PLUS
Le monde artistique, dont on attend l’étincelle, la lumière, la force rebelle, l’aiguillon de raison, dans ce tunnel d’obscurantisme politique, social et sociétal que nous traversons, est resté comme prostré, mutique, sans réaction face à la pandémie, voire docile. Par obligation, soumission ? Empêché ? Sous la contrainte de son étranglement économique orchestré ? Dans ce silence oppressant, le titre (et la video) d’OrelSan réveillent une farouche envie de raviver les consciences.
PAR SDM
« On sait maintenant que le vaccin ne protège pas contre la transmission »… admet ce jour l’autorité de santé en France. Mais on réduit l’accès aux tests. Une personne testée protège pourtant davantage ses concitoyens qu’une personne vaccinée détentrice d’un pass sanitaire…
« Tester, tester, tester », assénaient les mêmes il y a peu…
Les cas de covid ont occupé… 2% des hospitalisations en 2020 nous apprend-on… Mais l’hôpital était submergé par les malades du covid nous ont répété les tenants du discours dominant pendant des mois …
Une étude officielle remet en cause les causalités du « covid long » : les symptômes mis en exergue ne seraient pas liés à la maladie elle-même…
75% des victimes du covid ont plus de 75 ans, la mortalité due au virus est de 0,5%…
Aujourd’hui, 1200 personnes sont en réanimation dans un pays de 66 millions d’habitants…
Dans le même temps, le nombre de lits disponibles a chuté de 20%, faute de personnel…
Mais le spectre de la maladie plane à nouveau dans toute la sphère médiatique.
LA SCENARISATION DE LA PEUR
Les médecins remettent le masque sur les plateaux, annoncent le retour de la menace… La petite musique anxiogène reprend son éternel refrain (perspectives de couvre-feu, de confinement, restrictions en tout genres) avec en perspective le grand contrôle de la population, des libertés, sans plus de réaction de la part de celle-ci. Lassitude ? Découragement ? Endoctrinement ?
Effet de la propagande omniprésente ?
Les adultes vaccinés, nous serions tirés d’affaire… Un an plus tard, on invite et contraint les mêmes à la troisième dose… La quatrième dans six mois ? La cinquième… ???
On étudie la possibilité de vacciner des enfants de moins de douze ans – qui déjà portent le masque depuis des mois, subissent le traumatisme d’un apprentissage, d’une vie, percutés par des mesures iniques -, eux qui ne risquent rien, sauf de contaminer les anciens… Triste société humaine qui demande aux plus jeunes de se sacrifier pour les générations qui les précèdent, pourtant en capacité d’assumer le choix et la responsabilité de leur propre protection…
LA VIEILLE DOCTRINE RANCE
Des chaînes infos relaient en boucle depuis des mois la doctrine pseudo sanitaire dominante… Les décrets se succèdent, les mesures d’exception se pérennisent. Les libertés reculent.
Et dans le même temps ce même barnum de la com’ sert de chambre d’écho aux thèses ouvertement racistes de candidats pris dans une surenchère mortifère mise en musique par les mêmes outils de la pire machine propagandiste lorsqu’elle (s’)invente des slogans et des ennemis (étrangers, migrants…) largement repris sans contradiction par ses complices zélés…
Le champ lexical martèle jour après jour sa doxa.
Islamo-gauchiste ? Toute personne qui défend l’idée que dénigrer un compatriote en raison de sa croyance (en l’occurrence une ou une musulmane) serait un complice des terroristes ?
Repentance ? Toute tentative de pointer dans notre histoire l’ombre portée de périodes sombres (la colonisation, la collaboration), au cours desquelles des grandes figures de notre pays se sont pourtant élevées et opposées pour faire triompher l’esprit des Lumières, l’héritage de la Révolution Française, de l’Universalisme ?
Aux manettes de ce grand révisionnisme, les perdants de la France rance d’hier et de toujours, celle qui n’a pas digéré la libération des peuples de pays occupées (par la force, la violence), spoliés, l’émancipation et le juste combat des minorités soumises aux oppressions et inégalités systémiques pendant des siècles (femmes, minorités ethniques…), tentent de réécrire une histoire fantasmée, honteuse.
La France a bien colonisé, imposé à des peuples l’infamie de répressions massives, meurtrières, de privations de droits, de libertés. La France progressiste, celle de figures éclairées qui font son rayonnement, a elle été solidaire des luttes d’indépendance, des mouvements d’émancipation, d’ouverture, d’égalité, de tolérance. Mais c’est l’autre France, celle qui s’est fourvoyée dans tous les pires combats de soutien à l’antisémitisme, au racisme, au sexisme le plus rétrograde, qui redresse la tête réactivant une machine à remonter le temps funeste, quand tous ces courants marécageux (nous) semblaient il y a peu encore, définitivement derrière nous…
Au soutien de ce grand révisionnisme, les grands oligarques de l’industrie qui depuis longtemps ont mis la main sur le monde des médias, relaient, amplifient la caisse de résonnance d’un récit ouvertement raciste qui convoque les pires arguments des suprémacistes (grand remplacement, partition de la société…). Les journalistes muets ou complices, ou ceux qui courbent l’échine, font le (sale) boulot… Peu de voix courageuses pour démentir le grand dessein en marche. Et tout un système d’orchestrer l’ascension d’un condamné pour incitation à la haine raciale dont il a fait son fond de commerce. Suivi de près par des concurrents lamentables dans une dérive haineuse.
Pendant ce temps, le pouvoir laisse dire, laisse faire, pour mieux préparer les conditions de sa propre survie, de la continuation de son travail de sape. Le ruissellement a bien eu lieu. Des plus riches vers et pour les plus riches. Les plus pauvres ont trinqué. Dix pour cent de Français ont eu recours aux aides alimentaires, quand les leaders du CAC 40 se sont gavés comme jamais. Et ceux qui sont descendus dans la rue pour se plaindre ont subi la pire répression vue en France depuis longtemps. L’indécence de ces inégalités est encore plus marquante au plan mondial où la concentration des fortunes et des pouvoirs (dont celui de se soustraire à la loi commune de l’impôt) n’a jamais été aussi marquante.
UN SILENCE COUPABLE
Dans le monde artistique, le silence est assourdissant. Asservis volontaires ou pas, assignés à s’exprimer dans des conditions incompatibles avec la libre diffusion de leur créativité, les artistes font profil bas. L’industrie qui a formaté la culture 2.0 sur le mode consumériste, avait fait le plus gros du travail.
Dans ce contexte, peu de voix s’élèvent. Les grands barnums comme la récente Coop 26 ne font plus illusion et aucune mesure ne vient endiguer la réalité de la pollution qui nous étouffe, ici, en Inde, en Chine, de la déforestation en Afrique ou en Amazonie, de la prolifération des pesticides, de la malbouffe, de la hausse dramatique et déjà perceptible des températures et sa cohorte de catastrophes environnementales et humanitaires associées.
Le pouvoir fonce vers le nucléaire, après Tchernobyl, Fukushima. Notre parc de centrales est en bout de cycle. Les incidents (largement minimisés ou tus), la menace terroriste mise en lumière par l’action des ONG lanceuses d’alerte, le stockage des déchets, le danger potentiel du changement climatique tempêtes XXL, inondations majeures) sur les réacteurs : l’Allemagne, pas vraiment romantique en matière de choix industriels a dit stop. La France elle fonce, promet de démultiplier les projets au lieu de sécuriser un avenir sain et safe aux générations futures…
La jeunesse qui subit de plein fouet la crise sanitaire – empêchée de vivre alors qu’elle n’est pas directement concernée -, la crise climatique – qui lui réserve un futur de plus en plus terrifiant -, est cyniquement sacrifiée par une génération de baby boomers, de droite comme de (la fausse) gauche, hautement responsables devant l’histoire de faire passer ses intérêts court-termistes égoïstes avant ceux de ses propres enfants. Quand une civilisation brûle à ce point toutes ses valeurs pour des profits immédiats, il y a en effet tout lieu de déprimer … ou de se révolter.
ORELSAN « L’Odeur De L’Essence »
[Couplet 1]
(Re-re-regarde) La nostalgie : leur faire miroiter la grandeur d’une France passée qu’ils ont fantasmée
(Regarde) L’incompréhension : saisir ceux qui voient leur foi dénigrée sans qu’ils aient rien d’mandé
(Regarde) La peur : les persuader qu’des étrangers vont v’nir dans leurs salons pour les remplacer
(Regarde) Le désespoir : leur faire prendre des risques pour survivre là où on les a tous entassés
(Écoute) La paranoïa : leur faire croire qu’on peut plus sortir dans la rue sans être en danger
(Écoute) La panique : les pousser à crier qu’la terre meurt et personne en a rien à branler
(Écoute) La méfiance : les exciter, dire qu’on peut plus rien manger, qu’on n’a même plus l’droit d’penser
(Écoute) La haine : les faire basculer dans les extrêmes, allumer l’incendie, tout enflammer
[Pont] L’odeur de l’essence, l’odeur de l’essence L’odeur de l’essence
[Couplet 2]
Les jeux sont faits, tous nos leaders ont échoué Ils s’ront détruits par la bête qu’ils ont créée
La confiance est morte en même temps qu’le respect
Qu’est c’qui nous gouverne? La peur et l’anxiété
On s’auto-détruit, on cherche un ennemi
Certains disent « c’est foutu », d’autres sont dans l’déni
Les milliardaires lèguent à leurs enfants débiles
L’histoire appartient à ceux qui l’ont écrite
Plus personne écoute, tout l’monde s’exprime
Personne change d’avis, que des débats stériles
Tout l’monde s’excite parce que tout l’monde s’excite
Que des opinions tranchées, rien n’est jamais précis
Plus l’temps d’réfléchir, tyrannie des chiffres
Gamins d’douze ans dont les médias citent les tweets
L’intelligence fait moins vendre que la polémique
Battle royale, c’est chacun pour sa p’tite équipe (Regarde)
Connard facho, connasse hystérique (Regarde)
Tout est réac’, tout est systémique (Regarde)
Dès qu’un connard fait quelque chose de mal
Quelque part le monde entier d’vient susceptible (Regarde)
Les coupables sont d’anciennes victimes
Le cercle du mal jamais fini
Tout dégénère, tout est cyclique
Pas d’solutions, que des critiques
Tout l’monde est sensible (Sensible), tout est sensible (Sensible)
Tout l’monde est sur la défensive (Sensible)
Sujet sensible, personne sensible (Sensible)
Sensible (Sensible), sensible (Sensible)
Sensible (Sensible), tout est sensible (Sensible)
Tout l’monde est sur la défensive (Sensible)
Sujet sensible, personne sensible (Sensible, sensible, sensible)
Tout l’monde baise tout l’monde, veux faire le p’tit train
Une discussion sur deux, c’est quelqu’un qui s’plaint
Pendant qu’le reste du monde souffre pour qu’on vive bien
Les parents picolent, c’est les enfants qui trinquent
Accidents d’bagnole, violences conjugales
L’alcool est toujours à la racine du mal
Rien remplit plus l’hôpital et l’tribunal
On n’assume pas d’être alcoolique, c’est relou d’en dire du mal
On prend des mongols, leur donne des armes
Appelle ça « justice », s’étonne des drames
Pris dans un vortex infernal
On soigne le mal par le mal et les médias s’en régalent
Que des faits divers, poule, renard, vipère
Soit t’es pour ou soit t’es contre, tout est binaire
Les gratteurs de buzz flirtent avec les extrêmes
Depuis qu’les mongols sont dev’nus des experts
Entourés d’mongols, l’Empire mongol
On fait les mongols pour plaire aux mongols
On va tomber comme les Mongols
Comme les Égyptiens, comme les Romains, comme les Mayas, comme les Grecs
Faut qu’on reboot, faut qu’on reset
On croit plus rien, tout est deepfake
Face à l’inconnu dans l’rejet
Mélange de peur, haine et tristesse
Nos contradictions, nos dilemmes
Corrompu, j’suis né dans l’système
Personne avance dans l’même sens, tout est inerte
On voit qu’une seule forme de richesse
Prendre l’argent des gens, c’est voler, sauf quand c’est du business
Génération Z parce que la dernière
Ça s’voit clairement qu’on n’a pas connu la guerre
Tous les vieux votent, ils vont choisir notre av’nir
Mamie vote Marine, elle a trois ans à vivre
YouTubeurs fascistes, pseudo subversifs
Voilà c’qu’on a quand on censure les artistes
Rien n’avance jamais, nombreux s’radicalisent
En manque de r’pères et ils s’perdent dans la nostalgie
D’une époque où d’autres étaient déjà nostalgiques
D’une époque où d’autres étaient déjà nostalgiques
D’une époque où d’autres étaient déjà nostalgiques
D’une époque où—, uh, putain, les Moutons veulent juste un leader charismatique
Aucune empathie, tout est hiérarchique
L’école t’apprend seulement l’individualisme
On t’apprend comment faire d’l’argent, pas des amis
Si l’Président remporte la moitié des voix
C’est qu’les deux tiers de la France en voulaient pas
Pas b’soin d’savoir c’est quoi l’Sénat
Pour voir qu’les vieux riches font les lois, uh
Personne aime les riches, jusqu’à c’qu’ils l’deviennent
Ensuite ils planquent leur argent ou flippent de l’perdre
Tellement d’tafs de merde, fais semblant d’le faire
Combien d’jobs servent juste à satisfaire nos chefs?
Nourris aux jugements, nourris aux clichés
Alors qu’on sait même pas s’nourrir, on s’bousille
On sait pas gérer nos émotions donc on les cache
Sait pas gérer nos relations donc on les gâche
Assume pas c’qu’on est donc on est lâches
On s’pardonne jamais dans un monde où rien s’efface
On s’crache les uns sur les autres, on sait pas vivre ensemble
On s’bat pour être à l’avant dans un avion qui va droit vers le crash